Alors que la Journée mondiale de lutte contre le sida a retenu le mot d’ordre "Objectif zéro", soit zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination, zéro décès dû au sida, le Conseil National du Sida rappelle que ces objectifs ne pourront être atteints que si la communauté amplifie considérablement son action en faveur de la prévention, du dépistage et de l’accès aux traitements.
Le CNS réclame, pour la France, une action exemplaire et de leader mondial de la lutte contre le VIH/sida. Cette contribution peut passer par une aide publique mais aussi la mise en œuvre d’une taxe sur les transactions financières.
Mais, en France même, il reste des combats à mener, en particulier auprès des groupes les plus à risque. Alors que le nombre annuel de nouvelles contaminations ne parvient pas à baisser depuis plusieurs années, que 150.000 personnes vivent en France avec le VIH, que chaque année, plus de 6.000 personnes découvrent leur séropositivité dont 45 % de personnes homosexuelles, le dépistage et la prévention dans les communautés à risque doit devenir une priorité. Les contaminations des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes augmentent depuis 2008, rappelle le CNS.
50.000 personnes séropositives en France ignorent encore leur statut : Le Conseil souhaite rappeler que la mobilisation active contre les discriminations touchant les personnes vivant avec le VIH/sida et les personnes vulnérables demeure une priorité absolue de la lutte contre l’épidémie. Il s’agit des étrangers en situation irrégulière qui demeurent exclus du bénéfice de la couverture maladie universelle, des personnes prostituées, des personnes détenues ou des usagers de drogues.
Des chiffres alarmants dans les prisons : Dans un communiqué distinct, Pierre Chappard, coordinateur du Réseau Français de Réduction des Risques, rappelle que François Hollande s'exprimait le 29 novembre, aux Etats Généraux des Elus Locaux contre le Sida, dans le cadre de la journée mondiale contre le sida. Le candidat aurait déclaré, en s’exprimant sur l’usage de drogues en prison :" Il y a aussi des actions à mener à travers un certain nombre de publics « spécifiques », c'est le mot de la phraséologie administrative. Je veux évoquer les prisons, ou il y a des chiffres alarmants qui nous sont communiqués : 12% des détenus déclarent s'injecter de la drogue durant leur détention. Plus de 30% d'entre eux partagent leur seringue, ce qui aboutit à une flambée des contaminations VIH et hépatites, pour des personnes qui un jour, je le rappelle, sortiront de leur détention, et seront en milieu ordinaire, c'est à dire parmi nous. La encore prévenir en prison, c'est éviter le développement de la maladie hors la prison ". Pour l'instant, aucun autre candidat à la présidentielle ne s'est exprimé sur ce sujet.