samedi 24 mars 2012

Midnight Express version soft : Irak. 19 détenus s’évadent grâce à des dattes fourrées aux somnifères



Dix-neuf jihadistes appartenant à la mouvance d’Al-Qaïda se sont évadés vendredi d’une prison de Kirkouk, dans le nord de l’Irak, après avoir endormi les gardiens avec des dattes fourrées aux somnifères.
« Dix-neuf détenus appartenant à Al-Qaïda et au Ansar al-Sunna ont réussi à s’échapper à 03 h 30 de la prison de Tasfirat par des gaines d’aération après avoir endormi les gardiens et d’autres détenus avec des dattes fourrées aux somnifères », a déclaré un responsable des services de sécurité de la ville.
Négligence des gardiens
Deux condamnés à mort figurent parmi eux et les autres sont poursuivis pour assassinats, rapts et crimes.
La ville a été bouclée pour la recherche des évadés.
Abdallah al-Assi, membre du conseil provincial de la province de Kirkouk, a estimé que « l’incident est très clairement le résultat de négligences de la part des services de sécurité car leurs responsables ne sont pas vraiment compétents ni professionnels ».
Deuxième évasion en quelques mois
Le 7 janvier, onze prisonniers, dont plusieurs condamnés à mort, s’étaient évadés de la prison de Zirga à Dohouk, au nord de Bagdad, après avoir creusé un tunnel de 80 mètres sous le bâtiment.

samedi 10 mars 2012

Les fous ont-ils leur place en prison ?



« Mais que font nos fous en prison ? » C’est la question posée par le réalisateur Serge Moati, qui signe un documentaire en forme de plongée au cœur de la maladie mentale en milieu carcéral.
Il a volé une valise diplomatique, fait capoter un attentat contre l’arsenal de Toulon et déjoué la surveillance des services secrets de la reine d’Angleterre… L’homme qui déroule ce scénario à la James Bond est assis face au Dr Daban, psychiatre au centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne. Atteint de psychose de type schizophrénique paranoïde, ce détenu refuse tout traitement. Depuis qu’il est incarcéré pour vol à l’étalage, il est « le fou », celui qui promène ses délires de promenades en ateliers, prisonnier à la fois de quatre murs et de sa maladie mentale. Dans le service médico-psychologique régional (SMPR) de Poitiers-Vivonne, il a pourtant, s’il le souhaite, la possibilité d’être soigné. C’est là, dans cet hôpital psychiatrique installé au cœur de la prison, que le réalisateur Serge Moati a choisi de poser sa caméra. Il a rencontré détenus, psychiatres, infirmières et surveillants. Et a glané, hors les murs, la parole d’autres acteurs du monde carcéral sur la place de la folie en prison.

Au SMPR de Poitiers, M. V., condamné à cinq ans de réclusion, exhibe ses bras lardés de cicatrices, traces de ses nombreuses « TS » (tentatives de suicide). Diagnostiqué schizophrène, le jeune homme est hospitalisé. Plus loin, M. T., suicidaire lui aussi, confie sa peur de sortir de prison, de « quitter une jungle pour une autre jungle ». Si ces hommes, à leur demande, sont soignés, d’autres détenus malades, en fait la majorité d’entre eux, sont laissés à leur propre souffrance. Sur 191 prisons en France, vingt-six abritent un SMPR dévolu à la maladie psychiatrique. Faute de place, c’est donc un très petit nombre de détenus qui y passent. Les autres, abandonnés à leur sort ou abrutis de médicaments, sont considérés comme des détenus ordinaires. Entre les murs, on les appelle « les orphelins », confie un ex détenu, les renvoyant ainsi à leur isolement. Interrogée par Serge Moati, la psychiatre Christiane de Beaurepaire, ancienne chef du service du SMPR de Fresnes, rappelle qu’à leur création en 1986, les services médico-psychologiques devaient « prendre en charge les détenus qui pétaient les plombs ». Avant d’asséner : on a assisté à un « dévoiement de l’objectif, en profitant de ce qu’il y avait désormais en prison des psychiatres pour y envoyer de plus en plus de personnes qui emmerdent le monde à l’extérieur ». La fermeture de lits en psychiatrie, la réalité économique – une journée en détention coûte 80 euros, une journée en hôpital psychiatrique, 800 – ont fait le reste. Comme le résume le Dr de Beaurepaire : de plus en plus, les malades mentaux sont jetés à la rue, et la rue mène à la prison… Le code civil prévoit pourtant le cas d’irresponsabilité en cas d’ « abolition du discernement ». Mais, indique l’avocat Serge Portelli, « l’expertise psychiatrique, non obligatoire, est rarement demandée ». Si bien, regrette-t-il, que « la prison est devenue un lieu d’enfermement des fous comme un autre ».
« Le Monde en face : Mes questions sur la folie en prison », mardi 20 mars à 20 h 35 sur France 5
 

Le Monde 9/3/12 A la prison de Nouméa, "une saleté repoussante"‏


Construit en 1970, le centre pénitentiaire de Polynésie accueille 420 prisonniers pour 165 places.(CGLPL/2011)


Les quatre représentants du contrôleur général des lieux de privation de liberté avaient été tellement choqués, en sortant, le 17 octobre 2011, du centre pénitentiaire de Nouméa, queJean-Marie Delarue, leur patron, avait pour la première fois utilisé "la procédure d'urgence"en rendant immédiatement public son rapport.


Vendredi 9 mars, une centaine de détenus ont annoncé, par le biais de leur avocate, qu'ils allaient réclamer à l'Etat une indemnisation financière. Le référé devant le tribunal administratif devrait être examiné dans les prochaines semaines et doit permettre aux plaignants d'obtenir des indemnités car cette prison n'est pas aux normes, a affirmé à l'AFP Me Cécile Moresco.
VENTILATEURS EN PANNE
Les contrôleurs, venus passer une semaine dans la prison, sans prévenir, avaient jugé qu'il y avait là "une violation grave des droits fondamentaux". Les détenus "sont entassés dans des cellules insalubres", avec une surpopulation de 300 % dans la maison d'arrêt : jusqu'à six personnes se serrent dans une cellule de 12 m2, en partie sur des matelas "posés à même un sol crasseux et humide où circulent des rats et des cafards". La chaleur est éprouvante, les ventilateurs en panne, les conduites d'arrivée d'eau des W-C détournées pour servir de douches et la prison sent l'égout. Nombre de lavabos n'ont pas d'évacuation - on met un seau dessous.
Dans le quartier fermé, réservé aux longues peines (jusqu'à perpétuité), 7 ou 8 personnes se partagent 24 m2. Il n'y a pas de rangements, on fourre les vêtements sous les lits, les grilles des ventilateurs servent à protéger la nourriture contre les rats, les W-C fuient.
Les cellules disciplinaires sont "dans un état répugnant", les murs "d'une saleté repoussante" avec des traces d'excréments. Il n'y a pas de travail en atelier, et les promenades sont brèves : "Les personnes sont par conséquent confinées dans leurs cellules entre vingt-deux et vingt-trois heures par jour."
Le ministre de la justice avait trois semaines pour répondre, il en a pris cinq pour expliquer que le projet de reconstruction de la prison, théoriquement livrée en 2017, se heurtait au refus de la ville de Nouméa de délivrer un permis de construire. Elle préfère construire sa prison en banlieue.

mercredi 7 mars 2012

«Rats et cafards», témoignages de détenus de la prison de Nouméa


En décembre, après une visite inopinée à la maison d’arrêt de Nouméa, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté avait dénoncé au garde des Sceaux une «violation grave des droits fondamentaux» selon une procédure d’urgence jamais utilisée (Libération du 6 décembre). Les témoignages de prisonniers reçus ces dernières semaines par l’Observatoire international des prisons (OIP) et la Ligue des droits de l’homme (LDH) de Nouvelle-Calédonie soulignent crûment la gravité de la situation. «A la maison d’arrêt de Nouméa, on vous amène de l’eau chaude et du pain vers 6 heures. Une fois que vous avez déjeuné, vous vous recouchez pour laisser la place aux autres à la table.»
L’OIP et la LDH ont lancé une vaste collecte de récits auprès des 450 détenus de la prison du Camp Est (218 places). Une centaine ont déjà répondu. Dès la semaine prochaine, ils déposeront des recours devant le tribunal administratif pour dénoncer leurs conditions de détention. La méthode a prouvé son efficacité : l’Etat a déjà été condamné par des détenus de Nantes, Rouen, Nanterre, la Santé ou Fresnes.
«Ma cellule est un peu plus large qu’un ascenseur. A long terme, on s’y fait.» Surpopulation, chaleur, humidité, la prison a été qualifiée de «bagne postcolonial». Et pas par n’importe qui : par l’avocat général de la Cour de cassation. Car le mois dernier, la Cour a été saisie d’une demande de libération d’un détenu, au motif d’un «traitement dégradant». L’homme a été débouté, malgré le sévère constat du parquet.
«Durant la nuit j’ai très mal dormi, avec la chaleur et les rats qui viennent fouiller les restes de repas dans la poubelle, j’ai été réveillé par les picotements des cafards dans mon lit.» Six détenus et un WC à la turque cohabitent dans des cellules de 12 m2, les remontées d’égouts empestent l’air, car les grilles d’aération sont souvent obstruées par les détenus pour empêcher les rats d’entrer.
«Quand les WC sont libres, vous faites vos besoins et vous en profitez pour vous laver avec un broc au-dessus du trou avec l’eau des toilettes. Vous passez le reste de votre journée allongé, à regarder la télé ou à écouter de la musique aux écouteurs, afin de vous isoler des cinq autres détenus.»
L’administration pénitentiaire, consciente de la gravité, a annoncé le 24 février un «plan d’action», avec la construction d’un nouvel établissement qui ouvrira dans huit ans et la rénovation de Camp Est.
Selon François Bès, de l’OIP, «un tiers des personnes incarcérées sont condamnées à des peines de moins d’un an et auraient pu bénéficier d’aménagements de peine. Pour eux, nous ne pouvons pas attendre huit ans et la nouvelle prison.» Les détenus ont opté pour un référé devant le tribunal administratif, une procédure d’urgence.

"À l'ombre de la République" - Derrière les murs. Film de Stéphane Mercurio. Sortie le 7 mars.

http://www.lepoint.fr/cinema/a-l-ombre-de-la-republique-derriere-les-murs-06-03-2012-1438524_35.php



Pour la première fois, le CGLPL (Contrôleur général des lieux de privation de liberté) accepte qu'une équipe de tournage le suive dans son travail, minutieux, essentiel de contrôle des droits fondamentaux dans les prisons, hôpitaux psychiatriques, commissariats... © Iskra Films


La maison d'arrêt de Versailles, l'hôpital psychiatrique d'Évreux, la centrale de l'île de Ré, la prison ultramoderne de Bourg-en-Bresse... Dans ces lieux où des hommes et des femmes sont parfois enfermés depuis des décennies, la documentariste Stéphane Mercurio accompagne ceux qui travaillent au sein du CGPL : le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. En premier lieu son responsable : Jean-Marie Delarue qui, jusqu'alors, s'était toujours refusé à la présence d'une caméra à ses côtés...
Pour la première fois, un film est donc consacré au travail de ces contrôleurs qui, avec les moyens du bord, veillent à ce que soient respectés les droits des détenus, des malades mentaux, de tous ceux qui sont privés de liberté. Passionnant, pudique, dépourvu de voix off surplombante, À l'ombre de la République, le bien-nommé, donne à voir la réalité de l'enfermement en France et donne à entendre les témoignages souvent bouleversants de ceux qui survivent entre les murs. Résultat : un documentaire important qui témoigne des dysfonctionnements trop souvent passés sous silence qui affectent certaines de nos institutions. Passionnant et... accablant.

mardi 6 mars 2012

Ca ne vous rappelle pas quelque chose ? les personnes détenues n'ont aucun Droit ! pas d'image, pas la liberté de décider si elles veulent avoir certains documents en cellule !! décidément Il vaudrait mieux les mettre sous tutelle !!


De quoi se taper la tête contre les murs !! : La pénitentiaire a pondu un formulaire pour que les personnes détenues puissent introduire des requêtes en confusion de peine.

Nous sommes bien d'accord, il s'agit d'un droit, prévu au code de procédure pénale, sachant que, pour certains, la confusion est de plein Droit dès lors que le total des peines en concours dépasse le maximum de la peine la plus élevée (comprenne qui peut !)

Or, la fin dudit formulaire est ainsi rédigée : "Joindre au présent imprimé à l'attention du Procureur de la République ou du Procureur Général, un courrier faisant ressortir les raisons pour lesquelles vous sollicitez cette faveur" !!.

Cette tournure de phrase est particulièrement révélatrice de la mentalité infantilisante de la pénitentiaire vis à vis des personnes détenues qui, à ses yeux, n'ont aucun droit mais ne peuvent que "solliciter des faveurs" ce, même si le Code leur donne des droits !!

La pénitentiaire relit les textes et les combine à sa sauce !!

SURPOPULATION Situation explosive dans les prisons d'Outre-mer



La maison d'arrêt de Ducos est le troisième quartier le plus surpeuplé parmi tous les établissements d'Outre-Mer.


Comme dans l'hexagone, nos établissements pénitentiaires sont surpeuplés et Maurice Antiste, le sénateur-maire, vient d'interpeller le gouvernement au sujet de la prison de Ducos.


925 détenus pour seulement 569 places, hier encore au centre pénitentiaire de Ducos. La semaine dernière, le nombre de détenus physiquement incarcérés à la prison était monté à 940, soit 1004 personnes emprisonnées en comptant les bracelets électroniques. C'est dans ce contexte que deux surveillants de prison auraient été agressés jeudi dernier. L'un d'eux aurait reçu un coup de poing et l'autre une gifle.
Le détenu mis en cause était entendu en garde à vue ce jeudi pour des suites judiciaires. Il se plaindrait, de son côté auprès de sa famille, d'avoir été molesté par les gardiens. « Depuis le début du mois de décembre, c'est l'escalade : 4 agressions sauvages ont eu lieu envers le personnel pénitentiaire dont les conditions de travail sont devenues des plus difficiles » , a dénoncé Maurice Antiste au Sénat, dans un communiqué du groupe socialiste au Sénat.

PAS DE SECONDE PRISON

Le sénateur-maire du François vient d'alerter le gouvernement sur la situation du centre pénitentiaire de Ducos. « Conditions de vie déplorables et humiliantes pour les détenus, (....) promiscuité quotidienne, vétusté des locaux inacceptable en terme d'hygiène et de sécurité, services médicaux et de « cantine » qui ne répondent plus à leurs missions, une séparation entre prévenus et détenus devenue non effective... et la violence » , rapporte notamment le communiqué.
Une situation similaire à beaucoup d'établissements de l'hexagone. Selon l'administration de la prison de Ducos, les agressions ne seraient pas pires ni plus nombreuses à Ducos que dans les autres établissements. Compte-tenu de la surpopulation actuelle (214,22% à la maison d'arrêt), elles pourraient être bien pires. 80 places ont déjà été ouvertes en 2007 et un projet d'extension de 160 places devrait voir le jour au second semestre de 2014.
En revanche, faute d'avoir pu trouver un terrain, l'idée d'une seconde prison en Martinique a, pour l'instant, été abandonnée.
- LE CHIFFRE : 128,48%
C'est le taux moyen d'occupation dans les prisons d'Outre-Mer avec 4475 détenus pour 3483 places, selon les chiffres de l'administration pénitentiaire du 1er février. Les taux les plus inquiétants ont été enregistrés en Polynésie au centre de détention du centre pénitentiaire de Faa'a-Nuutania (Polynésie) avec 409,8% et en Nouvelle-Calédonie à la maison d'arrêt du Camp-Est avec 245,7%. La Martinique arrive en troisième position avec 214,2% de taux d'occupation à la maison d'arrêt (452 détenus pour 211 places).

L'Etat condamné après le meurtre d'un détenu en 2008

http://www.liberation.fr/societe/01012394231-l-etat-condamne-apres-le-meurtre-d-un-detenu-en-2008