C’est dans le cadre d’un atelier cuisine à la prison qui a duré un peu plus de six mois que ce travail culinaire a pu être entrepris.
Deux fois par mois, des détenus volontaires -ils furent en tout une vingtaine- se sont retrouvés, entourés de Marc Charpentier, le cuisinier, et d’Yves Petit, le photographe.
Le principe : mitonner des petits plats à base des produits « cantinables », ceux que le détenu peut s’acheter en maison d’arrêt pour cuisiner en cellule.
300 exemplaires
Pas question non plus de d’installer un plan de travail professionnel à la Masterchef. C’est avec le matériel très réduit des cellules que les plats ont été préparés.
« En cellule on n’a pas grand-chose, explique T., un détenu. Il faut improviser des petits systèmes pour arriver à se chauffer des plats. Moi je me fais des œufs cocottes avec les pastilles chauffantes qu’on nous distribue. »
Une cuisine de débrouille à laquelle cuisinier Marc Charpentier a voulu s’adapter. « Cela a été beaucoup d’échanges de discussions. C’étaient des groupes très à l’écoute, chaque séance durait deux heures. Je venais avec mes couteaux, cela n’a jamais posé de problème. »
Mais on ne faisait pas que la cuisine à cet atelier. En vue de la réalisation du livre, les petits plats étaient photographiés. L’occasion d’un atelier photo avec Yves Petit.
Le résultat, c’est ce très beau petit livre tout en couleur où l’on peut découvrir la meilleure façon de préparer des boulettes kefta, des pommes et chutney chorizo ou le blinis de courgette et rillettes de poissons.
Un livre qui n’a qu’un seul défaut. Tiré à 300 exemplaires, il n’est pas, jusqu’à présent, disponible pour le public. Il est en revanche distribué aujourd’hui aux détenus de Besançon qui dégusteront à l’occasion deux recettes issues du livre.
Philippe SAUTER
Le livre est un projet des Services pénitentiaires d’insertion et de probation du Doubs et du Jura et de la Direction interrégionale des services pénitenciaires Est.