Le projet de loi de programmation relatif à l’exécution des peines a été présenté aujourd’hui au conseil des ministres. La présentation faite de ce projet de loi à la presse par les services de la Chancellerie précise que le « programme... sera densifié. La capacité moyenne des établissements sera augmentée, passant de 532 à 650 places » (en moyenne). »
Si le CGLPL n’a pas à se prononcer sur le principe d’une loi de programmation, l’annonce de cette augmentation le préoccupe vivement.
Il persiste, fort de son expérience de trois années d’études minutieuses de « l’état, l’organisation et le fonctionnement » des établissements actuels : on ne saurait en effet passer sous silence les lourds inconvénients qui résultent, tant pour les personnels que pour les personnes détenues, de « l’industrialisation de la captivité » à laquelle il est procédé depuis de longues années, en particulier par l’accroissement des capacités de chaque établissement, quels que soit les choix architecturaux. Il est dommageable que, dans les choix opérés, ne soient pas pris en compte les effets déjà parfaitement visibles de cette massification de la détention.
Par cette réaction, le Contrôleur Général des Lieux de privation de Liberté critique l'augmentation considérable de la taille des futurs établissements pénitentiaires; dans un rapport précédent, il avait préconisé la construction de petite unités de 100 à 150 places, situées à proximité, voire au sein, des villes, de façon à faciliter l'accès des familles et limiter le sentiment d'exclusion.
dans une tribune adressée au journal Paris Normandie (voir ci dessous: coup de gueule..., publié le 18 novembre), j'avais réagi aux déclarations insensées d'un maire de la région de Rouen ,contacté afin que la nouvelle maison d'arrêt de ROUEN soit implantée sur le territoire de sa commune; à cette occasion, j'avais souligné le caractère impératif de limiter la taille ainsi que l'éloignement des établissements pénitentiaires neufs; il suffit de se rendre au centre pénitentiaire de JOUX LA VILLE, dans l'YONNE, établissement pénitentiaire construit en 1991, situé en pleins champs (certes, la Bourgogne est très belle!!) pour se rendre compte de l'isolement de cet endroit, des obstacles que doivent surmonter les familles pour se rendre aux parloirs !
Enfin, toutes ces taules seront pleines à ras bord un jour ou l'autre...