samedi 28 avril 2012

La charge au vitriol du Syndicat de la magistrature contre Sarkozy

Après la CGT de Bernard Thibault, le syndicat enseignant Snes-FSU, c'est au tour du Syndicat de la magistrature d'appeler à voter contre Nicolas Sarkozy pour pas le laisser «récidiver». Dans un communiqué au vitriol, le SM, proche de la gauche, demande à «chaque électeur à s'opposer par son vote à la politique du pire et à rendre possible le changement qui s'impose».

Il justifie sa prise de position dans la campagne de l'entre-deux tours en affirmant : «Nicolas Sarkozy annonçait une République irréprochable», mais il «n'a fait que bafouer l'indépendance de la justice, mener une politique partisane de nomination des magistrats et délégitimer les contre-pouvoirs ainsi que les institutions en charge de la probité publique.» 

«Sarkozy a choisi de sortir définitivement du front républicain»
Le syndicat accuse le président sortant d'être sorti «définitivement du front républicain en misant sur la stratégie indigne du Front compatible». Et dans une référence à peine voilée aux «Chemises brunes» d'Hitler, il juge que «ce quinquennat marqué par la peur et le rejet de l'autre» a été «entaché de brun» par «le discours de Grenoble et le débat sur l'identité nationale».

Depuis le début de sa campagne, Nicolas Sarkozy ne cesse d'attaquer les «corps intermédiaires», hermétiques aux reformes selon lui. Les tensions entre le président sortant et le monde judiciaire en particulier remontent à l'époque où le chef de l'Etat était ministre de l'Intérieur. En 2005, après l'assassinat de la joggeuse Nelly Cremel par deux hommes dont l'un est en liberté conditionnelle, il estime que le juge doit «payer pour sa faute». En 2006, il accuse le tribunal de Bobigny de «laxime» à l'égard des jeunes délinquants. Et à son arrivée à l'Elysée, en mai 2007, il compare les magistrats à «des petits pois» ayant «la même couleur, le même gabarit et la même absence de saveur».

Quand Sarkozy attaque «la pensée unique» des magistrats
Le 31 mars dernier,  alors qu'il présente ses engagements «pour une justice plus protectrice des citoyens», il attaque «la pensée unique» des magistrats. Défendant le droit d'appel des victime, il dresse un portrait au vitriol de la «corporation» judiciaire : «La victime n’a rien à dire, restons entre nous, Outreau n’existe pas, (...) tout va bien !»

Le monde judiciaire lui reproche de son côté d'avoir réagi à chaque fait divers par une loi, sans que lui soit donné les moyens d'appliquer les textes existants ou nouvellement créés.