Hausse de 0,9% sur un mois du nombre de détenus, à 66.704 début octobre PARIS, 14 nov 2012 (AFP) -
Le nombre de détenus dans les prisons françaises était au 1er octobre de 66.704, en hausse de 0,9% par rapport au 1er septembre, selon des statistiques mises en ligne cette semaine par le ministère de la Justice. Les chiffres au 1er novembre n'étaient pas encore disponibles mercredi. Les statistiques pénitentiaires mensuelles sont habituellement diffusées dans le courant du mois concerné, mais n'ont été rendues publiques que tardivement pour octobre, ce qui avait amené la semaine dernière un directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la démographie pénale, à s'en étonner. "Il y a trois façons de résoudre le problème de la surpopulation des prisons: augmenter le nombre de places, diminuer le nombre des détenus ou supprimer la statistique", avait ironisé devant les députés ce chercheur, Pierre-Victor Tournier.
Les statistiques au 1er octobre ont finalement été mises en ligne mardi sur le site du ministère (www.justice.gouv.fr).
Selon ces chiffres, 66.704 personnes étaient alors détenues, contre 66.126 au 1er septembre (+0,9%), alors que le nombre de détenus avait diminué de 0,9% au cours de chacun des deux mois précédents.
Sur un an, la hausse est de 4% (64.147 détenus au 1er octobre 2011). Un record historique avait été atteint au 1er juillet 2012, avec 67.373 prisonniers.
Le parc pénitentiaire comptant au 1er octobre 56.991 places, le taux d'occupation moyen est de 117%, selon un calcul de l'AFP.
Le tableau statistique précise que sur un total de 246 "établissements ou quartiers", 12 ont une "densité" supérieure ou égale à 200%, 31 entre 150 et 200%, 49 entre 120 et 150% et 36 entre 100 et 120%. L'occupation est inférieure à 100% dans 118 établissements ou quartiers pénitentiaires. Sur son blog, Pierre-Victor Tournier note que "657 détenus dormaient sur un matelas posé à même le sol" à la date du 22 octobre. La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a adressé mi-septembre une circulaire aux parquets contenant plusieurs recommandations destinées à rompre avec le "tout-carcéral". Elle préconise notamment de faire de l'aménagement des peines d'emprisonnement (semi-liberté, bracelet électronique, etc.) "une priorité de politique pénale".