mercredi 2 novembre 2011

Oermingen Prison : les fouilles intégrales en débat





Le tribunal administratif de Strasbourg était saisi ce mercredi matin par la section française de l’Observatoire international des prisons (OIP), de la pratique systématique des fouilles intégrales, c'est-à-dire à nu, au centre de détention d’Oermingen. Selon l’association, ce type de fouille est systématiquement pratiqué après les parloirs, les visites des familles aux détenus, alors que la loi pénitentiaire de novembre 2009 veut réduire cet usage et le réserver à des cas ou situations exceptionnels.
L’OIP, cematin, avait saisi le juge administratif pour un référé suspension, c'est-à-dire une décision en urgence visant à interdire ce type de fouille. Selon le représentant de l’OIP, l’association bataille actuellement à ce sujet devant une dizaines de tribunaux administratifs, « partout où des familles ou des détenus nous signalent ce type de comportement systématique. »
Bien que défavorable, par principe, à la fouille à nu, qu’elle estime dégradante et attentatoire à la dignité des détenus, l’OIP pourrait l’admettre en dernier recours mais non comme un usage habituel. « La fouille ne doit être qu’exceptionnelle et n’intervenir qu’après d’autres moyens », a indiqué lors de l’audience le représentant de l’OIP. De plus, souligne-t-il, les détenus d’Oermingen soumis à ces fouilles ne sont pas connus pour des comportements disciplinaires particuliers qui pourraient justifier le recours à de telles fouilles.
Gros problème ce matin, l’OIP était bien seule lors de l’audience devant le président Francis Mallol. Cité, le ministère de la Justice brillait par son absence, ce qui a longuement interrogé le président. « On pourrait faire des commentaires très critiques sur l’absence de l’administration », a-t-il conclu, avant d’annoncer qu’il ferait connaître sa décision demain jeudi. Le plus probable est qu’il se prononce pour un supplément d’information. Dans ce cas, une nouvelle audience aura lieu mercredi prochain avec une ferme invitation au ministère de la justice d’y participer.