jeudi 27 octobre 2011

Intervention lors d'un colloque organisé le 23 mai 2007 par l'Université de ROUEN au sujet des dossiers judiciaires de personnalité ;cet article ainsi que toutes les autres contributions a été publié, en 2010, aux presses Universitaires de Rouen et du Havre sous le titre "Sous l'oeil de l'expert"


Quitter la prison : le poids du dossier personnel

 dans la procédure de libération conditionnelle

Une condamnation à une longue, voire très longue peine, c’est un voyage au long cours ; dans le cas des condamnés à perpétuité, il s’agit d’un voyage dont on ne connaît pas la fin, l’issue…

Les condamnés à perpétuité, par définition, ne connaissent pas la date de la fin de leur peine.

Certains d’entre eux, incarcérés très jeunes, passeront la fin de leur adolescence, leur vie d’homme jeune, puis d’homme mûr, en détention.

Certains d’entre eux ont entendu l’Avocat Général réclamer contre eux la peine de mort…et, parfois, ils regretteront qu’elle n’ait pas été prononcée !

A un certain moment, se posera la question de leur sortie de prison, après vingt années, voire beaucoup plus…

Leur parcours carcéral sera étudié ; il constitue un des éléments sur lequel se fondera la décision accordant ou non l’aménagement de peine.

Cette étude se fera à partir du dossier personnel

Le dossier personnel : notion mouvante, multiple : il n’y a pas de dossier type

Il existe d’ailleurs plusieurs dossiers : celui de l’administration pénitentiaire, celui du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation, et, enfin, celui du Juge d’Application des Peines, supposé être la synthèse des deux premiers.

Par ailleurs, la longueur de la peine n’est pas obligatoirement synonyme de gros dossier.

Tel condamné à perpétuité, (condamné pour une tentative de viol et de multiples vols de voitures !!!), ayant déjà bénéficié d’une libération conditionnelle, révoquée peu de temps après et bénéficiaire d’une seconde mesure, semble avoir traversé toute sa détention et…près de trente années de sa vie, inconnu de l’administration pénitentiaire !

Son dossier ne comprenait que l’arrêt pénal de la Cour d’Assises et deux vagues expertises psychiatriques de l’époque des faits ainsi qu’une tentative de synthèse socio éducative de l’époque de sa première libération conditionnelle !

De même, le dossier de tel autre condamné à perpétuité, après quinze années révolues de détention, est quasiment vide, à l’exception d’une expertise psychiatrique, fort heureusement récente.

Une certitude : passé le Centre National d’Observation, le condamné à perpétuité traverse une période d’oubli total !

Seule solution pour vaincre cet oubli : créer des incidents en détention, mieux, tenter de s’évader : là, il deviendra D.P.S. et sera l’objet de toute la sollicitude sécuritaire de l’administration pénitentiaire !

Car il faut le savoir : les incidents en détention sont minutieusement répertoriés et suivent le condamné dans son parcours carcéral ; parfois, il faut parler de tour de France carcéral !

Plus le condamné fera parler de lui, plus souvent il sera transféré, à la demande des surveillants qui disposent, ici, d’un réel pouvoir.

Un facteur important à relever : la question de la santé apparaît progressivement dans les dossiers…jusqu’à, parfois, justifier une suspension de peine pour raison médicale.

La majorité des personnes incarcérées sont issues de milieux défavorisés, ont connu des conditions de vie difficiles, souvent l’alcoolisme ; leur état de santé est souvent dégradé à l’orée de leur incarcération.

Les conditions de vie en détention, l’inactivité, l’horizon très limité, l’alimentation peu équilibrée liée au manque d’exercice physique, provoquent des maux spécifiques : diabète, obésité morbide, cardiopathies etc…

Le dossier personnel proprement dit

Le dossier pénitentiaire «ordinaire », sur lequel les acteurs du projet de libération conditionnelle travaillent, se décompose ainsi :

  • Pièces de la procédure initiale : arrêt (s) de condamnation ; réquisitoire de renvoi (jamais de pièces à décharge !) ; expertises psychiatriques et/ou psychologique ordonnées par le juge d’instruction.
  • Cote C.N.O. (le cas échéant) : résultat des tests passés durant cette période, synthèses des surveillants etc…
  • Incidents disciplinaires
  • Vie en détention, parcours carcéral : suivant les transferts, le dossier est communiqué au JAP désormais compétent ; il s’enrichit donc au fur et à mesure (ou il est sensé l’être ; confer supra)
  • Cote aménagements de peine : si une requête a été déposée dans le passé, voire une demande de commutation ; cette cote comprendra les éléments émanant de toute nouvelle procédure d’aménagement de peine.

Le dossier : reflet d’une évolution ?

Objectivement, oui, mais pas obligatoirement continue.

Evolution psychologique : apprentissage de la relation à l’autre, très carencée la plupart du temps

Très apprécié au moment où il s’agit de demander un aménagement de peine : évaluation du sentiment de culpabilité, avec quel intensité, quelle sincérité, depuis quand, stratégique ou non ?

Et surtout : désir de sortir

Ce dernier critère, le plus important en vue de la réinsertion, varie considérablement avec le temps.

Tel RCP, au moment de sa libération, pleurera amèrement ses copains de détention, voire ses potes surveillants, sa cellule !

Véritable spleen de la remise en liberté qui amène à s’interroger sur le sens de la peine !

Etait ce bien nécessaire de rallonger le temps d’épreuve des R.C.P. ?

Le dossier devrait permettre de mesurer la suradaptation carcérale.

Le condamné sur adapté ne pose aucun problème en détention, il se fond dans la masse : il est chez lui : « ma famille c’est, depuis longtemps, l’administration pénitentiaire » dira, au mois de juillet 2006, à son travailleur social, un condamné à perpétuité, détenu depuis le mois de novembre 1982.

Une constante des longues peines : absence de problèmes disciplinaires durant la période de condamnation ; par contre, l’angoisse de l’instruction, du jugement, voire les premiers temps après celui-ci, génèrent fréquemment des incidents disciplinaires, des passages au QD.

Par la suite, les RCP et très longues peines « gèrent » celle-ci… toujours la notion de long cours…

« Club » très fermé,  les RCP ne côtoient pas les autres condamnés.


JACKY

Né en 1947, condamné à la RCP en juin 1983, à l’âge de 36 ans, pour viol et homicide volontaire, détenu depuis le 16 novembre 1982, admis à libération conditionnelle le 4 avril 2006.

Le dossier comprend :

Les expertises ordonnées par le juge d’instruction, médico psychologique et psychiatrique, (à noter l’instruction très courte pour des faits commis en novembre 1982, procès d’Assises au mois de juin 1983 !)

Etat psychologique très fortement carencé, sur les plans affectif et éducatif, pupille de la nation peu ou pas d’activité professionnelle, uniquement en qualité de commis de culture, alcoolique…

Conclusion des experts chargés de la première expertise médico psychologique(trois pages) alors qu’il se trouvé détenu à la maison d’arrêt d’EPINAL :

« Individu totalement inadapté à la société, qui se marginalise…circonstance aggravante : il s’agit d’un violent et cette violence est peut-être conditionnée et certainement aggravée par l’éthylisme ».

Les experts psychiatres notent une absence de détérioration mentale y compris d’origine alcoolique, pas d’état dépressif ni d’éléments de type pervers.

Dossier CNO (quatre pages) : écrou du 31 janvier au 26 octobre 1984.

Les tests CNO font apparaître une personnalité frustre, disposant de peu de mots pour s’exprimer, revendicatif, état de santé moyen (édenté).

L’éducateur note une absence de parloirs et de correspondances, sa mère ignorant sa situation.

Jacky est proposé pour CLAIRVAUX où il est transféré le 24 octobre 1984.

Le dossier, pour la suite de la détention, est vide.

La fiche pénale nous apprend que Jacky sera ensuite transféré à MOULINS YZEURE le 5 juillet 1990, puis, le 10 décembre 1992 à SAINT MARTIN DE RE, à TOUL, le 19 février 1992, et, enfin, à VAL DE REUIL, le 21 août 2001.

A noter, de plus en plus fréquemment, de courts transferts à FRESNES, entre deux affectations puis, vraisemblablement, à l’Hôpital pénitentiaire.

Le parcours carcéral de Jacky est très difficile à appréhender, du fait de l’absence de documents et en raison d’une détérioration mentale (Halzeimher ?) qui lui interdit désormais de s’exprimer face aux intervenants et son Avocat.

Il est simplement possible de noter qu’il s’est vraisemblablement bien conduit, le JAP de LA ROCHELLE lui ayant accordé à trois reprises des réductions du temps d’épreuve, pour un total de 225 jours.

JACKY ne sollicitera une libération conditionnelle qu’au mois de mars 2003, soit après dix neuf ans et quatre mois de détention, alors qu’il était admissible à la libération conditionnelle depuis plus de quatre ans.

Il s’agit déjà d’un phénomène de suradaptation à la prison.

Les surveillants, sollicités pour l’élaboration d’une synthèse, dans le cadre des procédures de libération conditionnelle, indiquent :

Détenu calme et âgé, hygiène douteuse, voire inexistante, cellule vide, non entretenue où il ne reste que pour dormir (absence de lieu de vie privée), coupé de toutes relations avec l’extérieur, oisif, traînant dans les couloirs, et, surtout : proche d’un co détenu qui le fait manger

En résumé, JACKY, dans une situation de réelle précarité, s’est plus ou moins clochardisé en détention !

La libération conditionnelle sera accordée à la seconde tentative, sachant que dans la première procédure, JACKY aura bénéficié de deux permissions de sortir avant de voir sa LC infirmée en appel.


PASCAL

Né en mai 1960, condamné à  douze années de RC, puis à la RCP, assortie d’une période de sûreté de 18 années, en mars 1986 ; détenu depuis le 1er août 1983 ; admis à la LC le 3 décembre 2004 par la JNLC, après 21ans et 5 mois de détention.

Il s’agissait de sa première requête, ce, dans la mesure où, ayant pris conscience de sa responsabilité, il ne s’autorisait pas à solliciter « cette mesure de faveur » (dixit PASCAL à un expert psychiatre).

Dossier inexistant excepté les pièces de procédure et les expertises mentales.

Celles-ci, comparées à celles, nombreuses, ordonnées par le JAP, permettent de constater une transformation radicale du comportement.

Acquisition du sens social, de la relation à autrui, par le travail, la formation professionnelle.

Acquisition d’un véritable savoir faire dans les métiers de l’audio visuel, au sein de la centrale de SAINT MAUR, dès1991 : copiage et duplication d’archives sonores pour le compte de l’INA, expérience poursuivie à la centrale de POISSY, où il obtiendra sa libération conditionnelle.

A l’époque des premiers faits, PASCAL avait déserté de la légion étrangère ; il vivait en autarcie, de vols multiples, dans la forêt, afin d’échapper aux poursuites, suite à un premier crime (coups mortels) ; il a surpris deux randonneurs, craignant qu’ils ne le dénoncent, il les a assassinés.

Recueilli par une personne avec laquelle il se liera d’amitié, il la tuera également, craignant d’être dénoncé par elle.

Les experts le considèrent, en 1983, comme immature, inadapté à la vie en groupe et à un cadre social structuré, autant de perturbations psychopathiques graves de la personnalité.

Anxiété totalement investie dans l’agressivité ; le passage à l’acte dénoue les tensions internes et les conflits avec autrui.

Le geste criminel, au lieu de l’accabler, l’apaise.

A noter que, lorsqu’il sera arrêté, après trois assassinats succédant à un premier crime ‘coups mortels) et de longs mois de cavale, il se dira soulagé.

Il est considéré, en 1983, comme étant dangereux (notion d’état dangereux).

Les experts, appelés à se prononcer sur la réadaptibilité, considèrent que PASCAL devra passer par une dépression, entraînant une demande de soutien psychologique (indépendamment de la gestion interne de la détention).

« Cette action vise à ce que le sujet trouve progressivement en lui-même des possibilités de résistance à l’abandon et à l’angoisse qui lui permettent d’élaborer pour lui-même une maturation de ses positions existentielles et affectives ».

Les experts désignés tant par le JAP que par la J.R.L.C. de VERSAILLES, concluent, pour leur part :


Rapport d’étape du Docteur FRANCO (septembre 2002)

Maturation depuis les faits

L’état de dangerosité semble complètement en voie de disparition

L’action psychothérapique est moins difficile ; il en est demandeur

Rapport du Docteur SINAI (juin 2003) :

A noter ce qu’il déclare à l’expert : aucun souvenir des six ou sept premières années passées en prison.

Evolution manifestement positive ; il a tiré partie de sa formation professionnelle valorisante

Les faits sont intégrés comme faisant partie de sa propre histoire

Acquisition d’une meilleure image de soi : plus rien à voir avec celle qu’il avait de lui-même à l’époque des faits : dégradée, moi sous jacent etc…

Nouvelle image forgée grâce au travail remarquable accompli en détention.

Acquisition du sentiment de culpabilité

Absence de dangerosité

PASCAL est susceptible de se réadapter s’il bénéficie d’un encadrement suffisant, à l’aide de mesures socio judiciaires (ce qui fut fait dans le cadre du projet de sortie).

Rapport du Docteur ZAGURY (mars 2004)

Evident mouvement maturatif : desperado, à l’époque des faits, en quête permanente d’une position de force et d’emprise, puis, dans un deuxième temps, démarche affective de type autopunitive : de dominant, il devient soumis ; enfin, dans un troisième temps, ouverture vers les autres (1991: formation à SAINT MAUR ?), empathie, passion de son métier etc…

Discours authentique, sincère ; il ne se cherche aucune excuse.

Le sujet ne présente pas de dangerosité criminologique, les modifications en profondeur de son fonctionnement mental devraient lui permettre d’affronter les aléas relationnels et professionnels qu’il rencontrera nécessairement.


PASCAL est l’exacte antithèse de JACKY : pourtant, le passif, antérieur à l’incarcération, est aussi lourd.


FREDERIC

Frédéric, né en 1971, condamné à vingt années de RC en décembre 1994, avec une sûreté de la moitié ; détenu depuis 1992, admis à la LC en janvier 2003 à sa première requête.

De loin, le dossier le plus complet.

Frédéric a été détenu :

  • A Fresnes de décembre 1992 à mars 1993
  • A Osny (95) de mars 1993 à février 1993
  • A Fresnes de février 1993 à septembre 1997 : admis au CNO le 30 juin 1996                           
  • A Val de Reuil de septembre 1997 à juin 2001
  • A Amiens de juin 2001 à de juin 2001 à janvier 2002
  • A Clairvaux de janvier 2002 à la LC.


Le dossier comprend une cote C.N.O. très complète  permettant une approche de ses conditions de vie familiales, qualifiées de désastreuses : famille éclatée, placement en foyer, père, alcoolique, incarcéré pour inceste.

Il souffre de graves déséquilibres psychologiques et somatiques (alcoolisme, toxicomanie) ; de plus, il n’a jamais travaillé et a mené une vie d’errance depuis son enfance.

Les tests CNO sont positifs ; il est noté comme étant en voie de stabilisation sur le plan psychologique : une réflexion naît, tant sur sa place dans la société que sur sa responsabilité pénale ; sentiment de culpabilité…
Il veut reprendre (débuter ?) des études et passer des diplômes…avant d’entamer une formation professionnelle.

Le surveillant orienteur propose de faire le point dans deux ans concernant cette dernière question….nous sommes en 1996.

Le psychiatre, chargé du bilan médico psychologique préconise, au vu du tableau de personnalité, un milieu pénitentiaire « bien structuré et contenant au plan psychique » !!

Ils ne le sont pas tous ?

Le surveillant prévoit : « …sa détention sera probablement parsemée d’incidents. Il recherche ses droits mais oublie les obligations, sera certainement contestataire ».

Une affectation en maison centrale est préconisée par le surveillant orienteur ; le directeur du CNO, quant à lui, estime adapté une prise en charge à VAL DE REUIL : ce sera VAL DE REUIL, un centre de détention…avant un transfert en centrale, à  CLAIRVAUX.

Durant da détention, Frédéric va totalement se transformer ; à VAL DE REUIL, il va se mettre à l’écriture grâce à la relation qu’il va nouer avec une jeune femme qu’il contacte par une petite annonce « détenu cherche plume facile pour relation légère ».

Cette relation, au départ, épistolaire et amicale, va se transformer pour devenir une relation amoureuse.

Frédéric va rencontrer Mme X au parloir, à VAL DE REUIL, puis à CLAIRVAUX.

Sur le plan du comportement en détention, comme l’avait pressenti le surveillant orienteur au CNO, Frédéric va se montrer indiscipliné, de nombreux rapports d’incidents étant dressés à son encontre.

De même, il va prendre des risques pour faire respecter les droits des détenus.

Ainsi, à CLAIRVAUX, il va participer et, même, mener, un mouvement collectif (refus de réintégration les cellules) protestant le cryptage des films X diffusés par CANAL +.

Cette revendication a dû être jugée suffisamment crédible pour qu’un courrier soit envoyé par la direction à CANAL + afin de remédier au problème.

Frédéric et les autres détenus n’ont pas été inquiétés.

bl’administration pénitentiaire soit à sa demande, à AMIENS, VAL DE REUIL et CLAIRVAUX.

Il va se marier en détention.

Son épouse viendra le voir au parloir, à VAL DE REUIL puis à CLAIRVAUX.

Ils vont connaître les contraintes du parloir, les frustrations, l’obligation de vivre une sexualité quasi clandestine.

Un incident va survenir le 11 novembre 2002, durant un parloir.

Les deux époux, les parloirs étant tous complets, vont devoir se réfugier dans une salle située juste à côté, dans laquelle se trouve une machine à café.

Ils vont se retrouver et avoir une relation sexuelle.

Les surveillants, non seulement, ne sont pas intervenus, mais, prétextant le fait d’aller chercher un café, ont observé la scène et se sont moqués.

Frédéric est intervenu après, en manifestant sa colère ; les surveillants le menaçant, en cas de récidive, de dresser un rapport d’incident.

Cet incident a été porté à la connaissance du JAP qui adressé un courrier au directeur de la centrale afin de faire part de son étonnement et rappeler à l’ordre l’administration pénitentiaire afin que soit respectée l     a dignité des détenus.

A noter que les parloirs intimes, en l’absence d’U.V.F. font l’objet d’une tolérance variable selon les établissements.

Le directeur, en réponse, dressera un portrait de Frédéric, insistant sur son caractère rétif :

« Instigateur d’un mouvement de contestation…détenu au comportement agressif, il est avant tout en lutte permanente contre le système, il compte mener, dès que l’occasion s’en présente, un combat pour la libéralisation du système carcéral telles que les portes ouvertes, les parloirs intimes etc…

Me concernant, je doute d’une bonne évolution de sa part et je suis à des  lieues de lui accorder la moindre parcelle de confiance ».

Une réflexion : vaut il mieux un détenu revendicateur, quine considère pas la prison comme son univers unique ou un détenu suradapté au milieu carcéral ?

Au regard de la réinsertion, il apparaît très préférable de ne pas s’habituer à la détention, d’être toujours en lutte contre le système.

En définitive, malgré les apparences, malgré son image de contestataire, les rapports d’incidents, l’absence totale de confiance de la part du directeur de la maison centrale, Frédéric obtiendra sa libération conditionnelle dès sa première requête !!

Ici, le dossier aura eu un poids important dans la décision, mais un poids « positif », à côté d’autres éléments : son couple, la personnalité de son épouse et, bien sûr, son projet de sortie.