mardi 12 mai 2015

Communiqué OIP : Delphine Boesel, avocate engagée, élue à la tête de l’OIP‏

https://dub114.mail.live.com/mail/ViewOfficePreview.aspx?messageid=mg1M6OIMr35BG0QAAhWtlrvg2&folderid=flinbox&attindex=1&cp=-1&attdepth=1&n=4830259

Delphine Boesel a été élue présidente de la section française de l’OIP à l’issue de l’Assemblée générale qui s’est tenue le 18 avril dernier. Elle succède à Antoine Lazarus, qui présidait l’association depuis 2012 et reste membre de son Conseil d’administration.
Delphine Boesel a découvert le monde de la prison par le biais de l'association Genepi, qui œuvre pour le décloisonnement des institutions carcérales, auprès de laquelle elle s'engage durant ses études. C'est notamment cette expérience et ses rencontres avec des détenus se considérant abandonnés par la justice et leurs avocats une fois leur peine prononcée qui l'ont conduite vers cette profession. Elle milite depuis 15 ans pour faire entrer le droit en prison et proposer une réflexion sur le sens de la peine.
Spécialisée en droit pénal et pénitentiaire autour de l'application et des aménagements de peine, Delphine Boesel est particulièrement engagée auprès de détenus condamnés à de longues peines, qu'elle défend et accompagne durant leur temps en détention. Au sein de l'OIP, elle suivra donc avec attention les travaux en cours de la commission de refonte du droit des peines chargée de proposer une révision de l'architecture des peines.
Membre de l'OIP depuis de nombreuses années, Delphine Boesel a rejoint son Conseil d'administration en 2013 et siégeait déjà au bureau de l'association. Elle est co-auteur d'un ouvrage sur le droit de l'exécution de la sanction pénale (Lamy Axe Droit), auteur des formules en exécution de peines chez Dalloz et chargée d'enseignement dans le cadre d'un séminaire à la Faculté de Lyon 3 en master 2 de pénologie.
La nouvelle présidente de l'OIP démarre son mandat dans un contexte de surenchère sécuritaire pesant sur les libertés individuelles. Une période peu propice à l'amélioration des conditions de détention et à la réduction de la place de l'incarcération dans le système judiciaire. Dans son bilan 2014, l'OIP dénonce pourtant – entre autres – la surpopulation endémique, des conditions matérielles de détention et mesures de sécurité attentatoires aux droits fondamentaux, des difficultés d'accès aux soins, des carences dans la préparation à la sortie et l'insertion et les réponses inadaptées de l'administration aux phénomènes de violence et d'insécurité en prison.

vendredi 8 mai 2015

Spéciale dédicace à Madame le DocteurAnne DULIOUST

http://www.leparisien.fr/fresnes-94260/fresnes-l-hopital-penitentiaire-se-dote-d-un-jardin-therapeutique-06-05-2015-4751221.php



 Stabilisez bien vos chevilles. Faites attention à vos appuis… » Tiphaine Husson, kinésithérapeute, veille sur les gestes d’Omar. A 29 ans, ce jeune homme, soigné à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes pour une fracture à la jambe, fait partie des six détenus à avoir inauguré un jardin thérapeutique dans l’enceinte de l’établissement ce mercredi.

Une initiative originale et rare en Ile-de-France.
« Ce grand parc (NDLR : d’environ 1,5 ha) était inutilisé et il y avait une demande de la part des équipes pluridisciplinaires de s’en servir pour évaluer les soins prodigués sur les patients », avance Guillaume Mosser, le directeur. Au final, 450 m2 de terrain vont être cultivés par des groupes de huit à neuf détenus choisis en fonction de leur dossier et de leur comportement, à raison de deux sessions de huit jours par an. Ils seront chaperonnés par l’association Ville en herbes, du personnel médical et pénitentiaire. « Pour moi, ça n’est pas assez sécurisé. Il faudrait un grillage pour délimiter l’espace », estime un surveillant syndiqué. « Il y a deux grilles. Tout est fermé et ils seront encadrés », rassure le directeur.
Au programme de cette journée : délimitation des parcelles, arrachage des mauvaises herbes et plantations de menthe, thym, sauge, mais aussi de groseilliers, framboisiers […], sans oublier des fleurs. « Il y aura des chemins de déambulation et des bacs accessibles aux personnes à mobilité réduite », ajoute Marc Félix, paysagiste. Les équipes médicales sont investies. Les ergothérapeutes ont eu l’idée de se servir de pierres pour créer un parcours entre les plantes afin de tester l’équilibre des patients. « On va pouvoir voir leur capacité à se déplacer et à faire certains gestesin situ », se réjouissent deux d’entre elles.
Les détenus, eux, y voient une bouffée d’oxygène : « Ça nous change d’horizon. Je préfère être ici et apprendre des choses plutôt que de regarder la télé », sourit Omar. L’association, qui intervient déjà à la maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) depuis trois ans, croit même à une possibilité de débouchés : « Deux à trois détenus ont été embauchés dans des services d’espaces verts. C’est très valorisant pour nous », note Loïc Le Noan, l’un des animateurs.
L’autonomie des patients déjà testée en cuisine
Alors que la réalisation du jardin thérapeutique est programmée pour cinq ans, l’hôpital pénitentiaire de Fresnes, qui dispose de 80 lits, teste depuis peu une cuisine thérapeutique. « Ce sont des mises en situation où l’on évalue la capacité des patients détenus à se faire à manger, à se déplacer, suivre une recette pour le côté cognitif… », précise Alix Passieux, ergothérapeute. Pour elle et sa collègue, Lauréline Vareille, le travail effectué en salle est important, mais il faut voir comment la personne se débrouille dans des situations concrètes et si les exercices effectués sont efficaces et lui permettent de gagner en autonomie. A terme, il est prévu de cuisine les fruits et légumes cultivés dans le jardin.